Audit quantique

  • Pratiquer le Design Énergétique
  • 13 Juin 2022
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Une fois n’est pas coutume, je vais laisser l’introduction de cet article à un personnage célèbre : Jamy Gourmaud.
Dans cette vidéo, notre ami Jamy nous explique les bases de l’audit énergétique :

 

Je retranscris ici ses premières phrases :

« Quand on souhaite réaliser des travaux de rénovation énergétique, il faut avant tout étudier les performances thermiques de son logement, l’objectif étant d’identifier les travaux à réaliser en priorité ».

 

Voilà. Ça, c’est dit. C’est même dit, re-dit et re-re-dit depuis des années : la rénovation performante, ça commence par un audit, même si la chose peut prendre des noms variés. La démarche est tellement omniprésente qu’elle n’est, en fait, jamais questionnée.

On fait un audit avant de faire des travaux comme on se brosse les dents avant de se coucher.

Pourtant, il y a matière à discussion, certes parce que cette démarche est devenue une constante, mais aussi parce que c’est sur elle qu’on fait reposer toute la mécanique d’amélioration du parc existant.

Et c’est peu dire que tout le monde rame, depuis des dizaines d’années, à « massifier » la rénovation, et que ça ne semble pas prêt de s’arrêter.


Est-ce que ce ne serait pas le moment de regarder ce qui se cache derrière l’audit ?

L'audit est partout

La logique de l’audit préalable est tellement omniprésente qu’on ne la questionne même plus. Le marché immobilier se nourrit du DPE. La Réglementation Thermique de l’existant a toujours incorporé la description d’un état initial, les copropriétés de plus de 50 lots sont soumises à un audit obligatoire de 2009, en attendant la réactivation du Plan Pluriannuel de Travaux,

Enfin, le fameux « décret tertiaire » repose, évidemment, sur un audit initial.

Les attributions d’aides comme les obligations légales (voir le décret « passoires ») sont fondées, elles aussi, sur la réalisation d’un audit avant/après.

Bref, tout le monde répète, depuis des années, la même phrase que Jamy : tout commence par un audit, l’audit énergétique est le point de départ d’une réflexion cohérente et efficace.

Il est même tellement chouette et indispensable que nombreux sont les cas où il peut être en partie « pris en charge ».

Diable, il y en a du monde pour me vanter les charmes de l’audit. Allez, maître d’ouvrage… écoute ma voix… l’audit est bon pour toi… aie confiancccccccce…. »

CUI BONO ?

Tant d’efforts déployés pour encourager l’audit, cela mérite au moins qu’on se demande « à qui profite le crime ». Oui, qui a tellement intérêt à ce que les audits se fassent, que sur les secteurs où les maîtres d’ouvrage ne les réalisent pas spontanément, ils soient rendus obligatoires ? Tout ça pour leur bien, évidemment.
Petite enquête…

L'audit est un business

En 2006, la retranscription en droit français de la Directive Européenne pour la Performance Énergétique des Bâtiments entraîne la création du métier « diagnostiqueur DPE ».

Les débats sont récurrents sur la qualité du DPE, en passant souvent rapidement sur le fait qu’il y a au moins deux sujets :

  • celui de l’outil de calcul et de sa méthode… Nous en avons parlé dans un autre article.
  • celui de la compétence des opérateurs, qui n’ont pas la réputation d’être les thermiciens les plus pointus du monde.

 

Surtout, une fois l’activité créée, il faut bien tâcher de maintenir le business. Sur Google Ads, le clic associé au mot-clé « DPE » se vend de 6 à 7€, un indicateur plutôt fiable d’un marché relativement agressif.

Dans l’univers de l’audit et du DPE, on trouve également des éditeurs de logiciel, qui ont développé des outils dédiés, et vivent de cette activité.

Par ailleurs, de nombreux bureaux d’études utilisent l’audit comme un premier « pas dans la porte », une première prestation facile à placer pour faire une première vente.

Ce n’est pas le sujet de dire « l’audit est un business, donc c’est mal ». Mais on peut noter ces deux points :

  • Malgré son aspect réglementaire et (souvent) obligatoire, le marché de l’audit est tenu par des acteurs privés
  • L’audit est un « produit », poussé par les politiques publiques, et que beaucoup de gens ont intérêt à vendre en grande quantité... parce qu'ils en vivent.

L'audit énergétique : un socle culturel

Lorsque Olivier Sidler propose, en 2015, une stratégie de rénovation massive basée sur les Solutions Techniques de Référence, il avance cet argument qui fait hurler nombre d’acteurs :

« Les simulations ont montré sans ambiguïté que le point de départ importait peu dans le résultat final pour ce qui était des échanges thermiques. »

 

Une affirmation à peine masquée de ce constat : les audits thermiques, c’est coûteux, chronophage, et d’un intérêt plus que limité si l’objectif réel est effectivement de rénover le parc existant.

La violence des réactions illustre deux phénomènes bien réels :

  • La confusion (voulue ?) entre « faire un audit » et « faire un audit thermique ». Le constat que chacun fait, c’est que les informations thermiques initiales n’ont pas d’intérêt, elles n’influent pas sur le résultat thermique final. En revanche, de nombreuses informations techniques sur les éléments énergétiques restent nécessaires, évidemment, à la mise en œuvre correcte de la rénovation.
  • En affirmant que l’étude thermique de l’état initial n’a aucun intérêt, Olivier Sidler va a contre-pied de 30 ans d’enseignements et de pratique thermique et affirme presque qu’une partie d’argent public est gaspillée dans des activités sans intérêt. Autant dire que le « mur culturel » est haut et solide.

L’audit énergétique, une source de donnée

La page consacrée par l’ADEME à l’audit énergétique pour les acteurs publics comporte cette phrase importante :

« L’audit énergétique permet de constituer une base de données qui alimentera une connaissance précise du patrimoine, de ses possibilités d’évolution, des coûts des investissements nécessaires et des économies escomptées. ».

 

Oui, il est souvent rappelé que la collecte de données se fait toujours dans l’intérêt du consommateur ou du gestionnaire, afin de l’aider à prendre les bonnes décisions, ou de ne pas se faire arnaquer sur l’historique. Mais ne soyons pas naïfs pour autant…

Les autorités publiques ont besoin des données, ne serait-ce que pour calibrer les financements et orienter les politiques. Voyons par exemple de quelle manière le nombre de « passoires thermiques » est déterminé en 2021.

Mais sans être paranoïaque, il serait bien surprenant qu’à l’ère du Big Data, et alors qu’il existe fort peu d’informations fiables sur la gestion du « carnet numérique du bâtiment », la masse colossale de données collectées soit utilisée uniquement à des fins altruistes.

Beaucoup, beaucoup de gens ont de l’intérêt à savoir ce qui se passe dans nos bâtiments.

Et le maître d’ouvrage ?

J’ai maintenant une belle collection de rapports d'audit, transmise par des clients arrivés chez nous plutôt désorientés…

Par exemple, celui réalisé pour un maître d’ouvrage public qui souhaitait réaliser environ 1 million d’euros de travaux de rénovation. Le rapport final de l’audit comporte 60 pages.

La conclusion tient en 8 lignes, dont voici le résumé :

  • L’étude montre que le bâtiment doit être rénové, en particulier les murs, les menuiseries et la toiture.
  • La meilleure performance est obtenue en rénovant les murs, les menuiseries et la toiture.

 

Bluffant… D’accord, il y a 60 pages de photos, descriptifs, et même une simulation thermique dynamique, dont on précise bien qu’elle est « nécessairement imparfaite ».

Mais ce qui est surtout bluffant, c’est ce que me dit le maître d’ouvrage quand il m’appelle : « Voilà… j’ai cet audit… et je ne sais toujours pas quoi faire ».

Il approfondit : « moi, je suis un opérateur public. Je veux faire quelque chose d’exemplaire avec les moyens que j’ai. Et je ne vois rien dans ce document qui me dise comment faire cela ».

Il me parle de « réfléchir global », de « considérer les contraintes de production », évoque des sujets connexes, mais évidemment non-bâtimentaires…

En réalité, ce maître d’ouvrage me raconte, comme beaucoup d’autres, que l’hypothèse fondamentale des audits énergétiques, celle que répète Jamy, est fausse.

il paraît que « la connaissance fournie par la réalisation d’un audit énergétique permet de faire des choix sur l’avenir du patrimoine »…

C'est faux.

Des milliers de maîtres d’ouvrage peuvent en témoigner. Dans le monde réel, les audits énergétiques réels ne permettent pas de faire des choix concrets sur l’avenir du patrimoine.

Il peut y avoir deux raisons à ça :

  • La « connaissance » fournie par les audits énergétiques actuels n’est PAS celle dont a besoin un maître d’ouvrage pour prendre des décisions. Disons-le autrement : l’audit thermique « normal » regorge d’informations… inutiles au maitre d’ouvrage, qui manque par ailleurs cruellement des informations dont il aurait besoin, en tous cas à son avis.
  • Les « choix » proposés ne recouvrent pas ce qu’un maître d’ouvrage considère comme un panel satisfaisant. Disons-le autrement : les futurs évoqués par un audit thermique « normal » ne permettent pas à un maître d’ouvrage de se projeter dans un projet.

 

En l’état donc, le maître d’ouvrage semble bien la dernière personne a voir effectivement un intérêt au fait de faire un audit. Ce n’est pourtant pas faute de lui répéter que c’est pour son bien…

Et c’est en réalité d’autant plus frappant qu’il n’existe quasiment pas d’alternative.
Au fond, comment dire qu’on est vraiment insatisfait quand tout le monde vous dit que l’audit est la meilleure marche à suivre, et que c’est d’ailleurs la seule ?

Bon, ceci étant dit, c’est une chose de dire que ça ne marche pas, mais soyons constructifs (sans jeu de mot) : que faudrait-il changer pour qu’un « audit » soit enfin utile à ceux à qui il devrait servir, ceux qui payent la prestation, les maîtres d’ouvrage ?

Principalement deux choses : la formulation de la question (donc la méthode) et le périmètre.
Voyons cela…

AUDIT THERMIQUE : UNE MÉTHODE TRIPLEMENT DÉFAILLANTE

Quand le bâtiment se regarde le nombril

Souvenez-vous la première phrase de Jamy :

« Quand on veut réaliser des travaux de rénovation énergétique… ».

Au fond, la question posée n’est pas « Comment améliorer la performance énergétique ? », mais « Quels travaux faut-il faire ? ».

Pourquoi ? Parce que le chemin allant de la question « Comment améliorer la performance énergétique ? » à « Il faut faire des travaux » a été fait, définitivement, par le législateur, et plus largement, par l’ensemble de la filière bâtiment.

Et ce chemin se parcourt comme elle le fait habituellement, avec des scénarios conventionnels, c’est à dire « à iso-usage ».

Formulons-le ainsi : pour la démarche d’audit, tous les problèmes énergétiques dans les bâtiments sont des problèmes d’énergétique du bâtiment.

Et toute la méthode, tous les outils théoriques ou numériques, sont construits en ce sens.

Performance = faible consommation

Les deux unités utilisées dans un audit pour évaluer les choses et mesurer l’intérêt relatif des solutions sont les kWh et les €. Et l’audit thermique est peut-être le dernier lieu au monde où l’on fonde encore des décisions lourdes et de long terme sur des temps de retour brut, ou sur des taux d’actualisations linéaires sur 20 ans de quelques % pour les prix de l’énergie.

(ou pire... j'ai récemment vu un rapport qui précisait que le changement de menuiserie serait amorti en 1080 ans...)

Rien n’est plus absurde, pourtant, que d’estimer la performance d’un bâtiment (ou d’autre chose) sur sa seule consommation. Un bâtiment est un actif qui produit « quelque chose ».

Considérer que la « performance » d’une école s’évalue sur ce qu’elle coûte, c’est occulter le service qu’elle rend, et ne pas s’interroger sur le niveau de service fourni.

Cette réflexion économico-énergétique porte en elle ses propres contradictions, imposant des twists argumentaires relevant parfois du surréalisme.

Il n’est pas rare, par exemple, qu’en installant une ventilation là où n’y en avait pas, on augmente notablement les consommations énergétiques. Il y a pourtant de multiples raisons à ventiler correctement un bâtiment qui ne l’était pas, non ?

Alors on argumente que « oui, bon, c’est pas « rentable », mais il faut le faire quand même, parce que c’est du confort, et puis c’est pour le bâti, et gnagnagna… ».

Bref, dans une démarche qui se veut rationnelle, malgré tout, le bon sens parfois contraire à cette logique autarcique, parvient à s’immiscer.

Quand le « bâtiment » n’existe pas

Cette autre habitude est bien ancrée, et peu questionnée, comme nous l’avons montré dans cet article : il est bien rare que l’échelle du « bâtiment » soit pertinente pour la réflexion énergétique.

Si vous faites un DPE d’appartement, il est à peu près clair que vous ne pourrez toucher presque aucun des paramètres de « performance », liés à la copropriété.

Et si vous faites l’audit énergétique de la copropriété, les logements seront tous considérés à usage identique, ce qui est parfois faux : dans une ville touristique, il arrive que 10% seulement des logements soient occupés à l’année.

Au sein même de l’usage conventionnel, les usages réels sont tellement divergents qu’on ne peut absolument pas se fonder sur une approche générale.

Ainsi, un « bâtiment de bureaux » peut comporter à la fois un centre d’appel 24/7, des postes de passage, des salles de réunions inoccupées ou bondées, etc…

Quelle information pertinente tirer d’une approche qui se contente de dire « ce sont des bureaux » ? À peu près rien.

Alors, quel audit pour les maîtres d’ouvrage ?

À ce stade, on commence à voir clairement que lorsqu’un maître d’ouvrage paye un audit, il est bien la dernière personne à en retirer les fruits.

Pauvre maître d’ouvrage, qui en est réduit à payer une prestation où on ne lui a laissé définir ni le problème (« les bâtiments consomment trop d’énergie »), ni les solutions possibles (« il faut faire des travaux de rénovation énergétique ») ni la méthode (« cela passe par un audit énergétique »).

Et pourtant, on ne peut pas dire que la méthode ait montré sa performance. Voilà 30 ans que, malgré les injonctions, les rénovations stagnent. On y met de la subvention, de la « sensibilisation », et même du législatif, mais rien n'y fait…

Connaissez-vous un autre marché où, pendant 30 ans, tout le monde répète que c’est important, utile, passionnant, et où malgré tout, personne n’achète sans être fortement poussé au cul ? Même le dépistage du cancer colo-rectal suscite plus d’enthousiasme que l’audit énergétique…

Pourtant, si on écoute les maîtres d’ouvrage, la demande subsiste : celle de répondre à leurs questions plutôt que de leur amener des réponses toutes faites.

Des réponses, en particulier, qui correspondent à leur réalité, celle qui reconnait qu’un bâtiment, c’est beaucoup plus vaste, beaucoup plus complexe qu’un simple problème de chauffage.

QUELQUES CLÉS POUR UN AUDIT QUANTIQUE

Nous utilisons depuis quelques années maintenant le terme « audit quantique » pour décrire des interventions originales, ayant peu de points communs avec l’audit énergétique « standard ».

Puisque nous avons parlé dans les paragraphes précédents de la nécessité d’un changement radical d’approche, et par analogie avec la rupture de pensée fondamentale qu’a amené la théorie quantique de Max Planck, nous avons appelé cette démarche « audit quantique » pour exprimer sa profonde différence de nature avec les démarches classiques.
En voici quelques caractéristiques fondamentales.

Audit quantique : de l’expertise transdisciplinaire

Vous pouvez devenir diagnostiqueur DPE en trois jours, et l’audit est bien souvent le premier travail qu’on donne à un jeune sorti d’école. Normal : la démarche est largement standardisée, et ne demande pas de réflexions complexes, rien qui relève de l’expertise.

Rappelons-le : l’expertise est la « capacité à mettre en lien des informations complexes, de prendre en compte des éléments connexes, même hors de son champ particulier, et d’obtenir rapidement une image globale des enjeux »

Or, nous considérons que les phénomènes énergétiques sont des symptômes de ce qui se passe dans les bâtiments, des lieux ayant des dimensions très diverses (techniques, économiques, sensuelles, culturelles, architecturales, patrimoniales, organisationnelles, etc.).

Ainsi, l’audit quantique, sauf exception rare, se mène toujours en équipes d’experts, suite à une sorte de « casting de rêve ». Concrètement, selon le projet, comme pour créer un spectacle, je contacte l’architecte, l’ingénieur, le consultant que je considère idéal pour intégrer l’équipe.

Pas seulement parce qu’il (ou elle) est le meilleur que je connaisse, mais aussi parce que nous nous connaissons. Nous sommes « compatibles ».

Je monte les équipes d’audit quantique comme un sélectionneur d’équipe de France de Rugby, pour que le tout soit encore supérieur à la somme des parties…

Audit quantique : conscience ouverte

Un auditeur sait déjà ce qu’il cherche sur un site. Son formulaire est prêt, la liste des paramètres à inclure est pré-définie, et elle est finie. Donc… C‘est ce qu’il fait.

De manière très analytique, il collecte la donnée nécessaire à l’alimentation de son modèle. Puis, faisant l’hypothèse que ces informations partielles donneront l’image globale, il élabore la vision du problème thermique.

Il n’y a aucune surprise : on trouve ce qu’on est venu chercher.

Un expert, à l’inverse, procède en mode « ouvert », en s’appuyant sur son expérience. Dans ce qui apparaît comme une « promenade », il est en mesure de traiter, y compris de manière inconsciente, un grand nombre d’information. Ces informations s’intègrent et résonnent avec les centaines d’expériences déjà rencontrées pour former une image générale.

Ce sont les éléments particuliers ou inattendus, de quelque nature qu’ils soient, qui enrichissent le tableau. Ainsi, une phrase apparemment anodine prononcée par un usager (de type « et puis… il y a parfois des courants d’air » ou « le problème, c’est le froid aux pieds ») attire l’attention et alerte sur un phénomène particulier. L’une des caractéristiques de cette approche, c’est qu’elle considère l’étonnement comme la matière première de l’expertise.

Ces deux positions antagonistes sont fondées sur des modes de cognition opposés, souvent appelés « conscience ouverte » et « conscience focalisée ». Il est facile de noter que les démarches d’audit classique reposent entièrement sur une « conscience focalisée », laissant de côté tout ce qui n’est pas l’objet d’étude.

L’organisation d’un « audit quantique », à l’inverse, fait une large part à la conscience ouverte, au moins dans le travail sur site, pour faciliter la collecte de données vastes, conscientes ou inconscientes, techniques ou humaines.

Concrètement, quand notre équipe arrive sur site, je demande toujours à ce qu’on ait le minimum d’information, afin d’arriver avec beaucoup de naïveté. Et nous nous promenons, nous écoutons, nous ressentons. Et nous parlons, beaucoup.

Entre nous, avec les gens que nous croisons, avec le maître d’ouvrage ou les agents techniques, pour former un puzzle vivant. Plus tard, bien sûr, nous fouillons la documentation, minutieusement, et recollons tout cela…

GÉNÉRALISER L'AUDIT QUANTIQUE ?

Le fait de dire que l’approche habituelle de l’audit est inadaptée pour l’alimentation du processus de décision du maître d’ouvrage n’implique pas de dire que c’est « tout mauvais ».
Comme nous l’avons vu, tant qu’ils restent dans le cadre pour lequel ils sont prévus, les audits conventionnels ont leur sens :

  • Il permettent effectivement de définir des critères d’attribution des aides, d’appliquer des contraintes réglementaires ou d’élaborer des affichages simples, comme l’étiquette énergie.
  • Ils permettent effectivement de collecter une grande quantité de données uniformisées.
  • Ils permettent effectivement de créer un marché de volume uniformisé basé sur une offre standardisé (un DPE mené à Marseille est équivalent à un DPE mené à Brest, quelque soit, a priori, l’opérateur).

 

La question est réelle de savoir si, pour ces services qui ne bénéficient finalement que peu au maître d’ouvrage, il est bien pertinent de lui faire supporter la majorité des coûts.

En revanche, quand il s’agit de fournir à un maître d’ouvrage des informations stratégiques lui permettant de s’orienter dans un environnement complexe, mixant des données énergétiques (dont il n’est pas expert) et des éléments de contexte économico-sociologico-politique dont il est le meilleur connaisseur, alors les audits conventionnels sont clairement insuffisants, voire carrément contre-productifs, lorsqu’ils entrainent des décisions inadaptées.

Alors, déployer les « audits quantiques » ? Nous le souhaitons, évidemment, mais ce n’est pas sans difficultés.

Le sujet est bien sûr culturel, tant du côté de l’offre (ceux qui réalisent des prestations) que de la demande (ceux qui achètent les prestations). Et la démarche d’audit quantique étant, par nature, fondée sur des pratiques et expertises à l’opposé des comportements habituels du métier, c’est peu dire qu’il ne suffit pas de vouloir en faire, ou même de l’affirmer, pour que le résultat soit au rendez-vous.

En réalité, tant que l’énergétique dans les bâtiments sera définie et perçue comme un domaine technique, analytique, purement objectif et dénué de paramètres humains (hormis lors d’une bien triste « prise en compte ») - bref, tant qu’elle restera telle qu’elle est enseignée dans les écoles d’ingénieurs et dans les formations conventionnelles, les approches standards resteront la norme.

Mais personne n’est obligé de vivre uniquement selon la norme, n’est-ce pas ?

 

Vous pensez que l’audit quantique peut vous aider dans vos projets ?
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